Cryoconservation : cellules en hibernation

Que se passe-t-il pendant la cryoconservation ?

Si des cellules ou des tissus sont retirés du corps, ils ne restent pas intacts longtemps. En principe, il en va de même pour les fruits ou les légumes : une fois récoltés, ils se conservent un certain temps au réfrigérateur, mais commencent ensuite à se décomposer ou servent de source de nourriture aux bactéries ou aux champignons. Les aliments ne restent « frais » plus longtemps que s’ils sont congelés.

C’est exactement ce qui arrive aux cellules lors de la cryoconservation. Les échantillons obtenus sont congelés et conservés avec de l'azote liquide et conservent ainsi leur vitalité jusqu'à leur décongélation.

La cryoconservation est utilisée à cet effet

  • Oocytes : ovules non fécondés et fécondés au stade pronucléaire, blastocystes
  • Tissu ovarien
  • sperme
  • Tissu testiculaire
  • Conserves de sang (concentré d'érythrocytes, cellules souches)
  • Bactéries, virus et champignons (à des fins scientifiques)
  • Cryoconservation de personnes décédées (par des sociétés américaines/russes)

La cryoconservation des embryons est réglementée par la loi allemande sur la protection des embryons (ESchG). Cela n'est autorisé que dans des cas exceptionnels, notamment lorsque les femmes souhaitent utiliser les cellules pour leur propre grossesse future.

Problèmes possibles avec la cryoconservation

Comme les spermatozoïdes contiennent peu d’eau, la cryoconservation pose moins de problèmes. Les ovules, en revanche, sont difficiles à congeler car ils contiennent beaucoup d’eau. Afin de ne pas endommager la structure cellulaire avec des cristaux de glace, l'eau doit être éliminée de la cellule aussi doucement que possible.

En cryoconservation classique (« refroidissement lent »), les cellules sont donc congelées très lentement : cela peut prendre jusqu'à deux heures pour passer de plus 20 degrés à moins 196 degrés. Cependant, le taux d’échec – notamment pour les ovules – est élevé avec cette ancienne méthode, et une grande partie des cellules ne sont plus viables après décongélation. Une méthode de cryoconservation plus récente – la vitrification – est plus douce.

La vitrification : un processus doux

Lors de la vitrification, le tissu est refroidi à moins 196 degrés en très peu de temps, à savoir en quelques secondes. Cela confère aux cellules une structure vitreuse (vitrification à froid).

Pour garantir que la structure cellulaire ne soit pas détruite lors de cette congélation choc, les échantillons reçoivent d'abord un « antigel » (solution de cryoprotection) très concentré et coûteux, qui lie l'eau.

La cryoconservation pour les patients atteints de cancer

Le premier bébé conçu à l’aide d’un œuf congelé et décongelé est né dans les années 1980. Depuis, la méthode n’a cessé de se développer. Les jeunes patients atteints de cancer en bénéficient particulièrement.

En effet, les traitements contre le cancer qui sauvent des vies peuvent les rendre stériles. La cryoconservation offre alors de l’espoir. Mais cela coûte particulièrement cher aux femmes. Dans le passé, les demandes de remboursement n’étaient pas toujours approuvées – et étaient généralement longues et épuisantes. Les patients atteints de cancer n’en ont pas non plus.

Depuis le 1er juillet 2021, elle peut être facturée directement par les médecins traitants. Les demandes auprès des caisses d'assurance maladie ou même les financements privés pour la congélation des ovules ou du sperme ne sont plus nécessaires.

Cryoconservation pour l'insémination artificielle

La vitrification est désormais également devenue un élément important de la médecine reproductive en cas de désir non satisfait d'avoir des enfants. La fécondation in vitro (FIV), en particulier, les ovules congelés peuvent apparemment augmenter le taux de réussite d'une grossesse. Comme plusieurs ovules peuvent être récupérés en même temps puis congelés pour d’autres tentatives de fécondation, la contrainte physique imposée aux femmes est moindre.

La cryoconservation comme tendance de style de vie

Les cliniques de fécondation, les banques de sperme et les banques d'ovules permettent aux femmes disposant des fonds nécessaires de récupérer et de conserver leurs ovocytes à un jeune âge afin de réaliser leur désir d'avoir des enfants plus tard.

Cryoconservation : coûts

Les frais de vitrification comprennent la congélation et le matériel nécessaire à celle-ci – la stimulation hormonale, le contrôle du cycle et le transfert ne sont pas inclus. Le coût par ovule s'élève à environ 350 à 500 euros, tandis qu'une partie des spermatozoïdes est légèrement moins chère, à environ 300 à 400 euros. Pour les deux types de cellules, il y a ensuite des frais de stockage semestriels d'environ 100 à 200 euros. Si les cellules doivent être décongelées à nouveau, il y a une autre facture. Il faut débourser environ 500 à 600 euros pour le cycle de décongélation.

Vous ne pouvez pas vous attendre à ce que les caisses d’assurance maladie (qu’elles soient légales ou privées) remboursent les frais de cryoconservation. Il n’existe que des exceptions en cas d’infertilité imminente due à un traitement contre le cancer. Renseignez-vous à ce sujet auprès de votre caisse d'assurance maladie.

Risques de cryoconservation

Préoccupations éthiques

Les zones grises juridiques et éthiques dans le stockage des cellules cryoconservées posent de plus grands problèmes. Ce qui doit arriver au grand nombre d’ovules inutilisés et qui – en cas de décès d’un donneur – peut disposer de ces cellules reste un sujet de discussion. Ces dernières années, des poursuites judiciaires ont eu lieu à plusieurs reprises concernant le sort de ces soi-disant « bébés flocons de neige ». Le Conseil d'éthique allemand a émis un avis en faveur du don/adoption d'embryons issus de la cryoconservation.